LE HACKATHON ACTIV ARRIVE EN ROUMANIE

Organisé à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, l’événement a permis aux participants de prendre conscience des problèmes rencontrés par les femmes victimes de violences conjugales.

 Pendant tout un après-midi, 27 personnes de différents secteurs se sont réunies : des travailleurs sociaux, une survivante, un représentant de la police responsable de la prévention des violences conjugales, des inspecteurs sociaux, des représentants de direction d’assistance sociale, un représentant de l’Agence nationale pour l’égalité des chances, des gestionnaires de projets, des psychologues, ainsi que des représentants d’autres ONG aidant les femmes et les enfants victimes de violences conjugales.

L’ordre du jour :

15h00 – 15h30 : Accueil des participants 
15h30 – 16h00 : Présentation du projet ACTIV et de la méthodologie 
16h00 – 16h20 : Round 1
16h25 – 16h45 : Round 2
16h50 – 17h10 : Round 3 
17h15 – 17h35 : Round 4
17h35 – 18h00 :  Conclusion, débats, présentation des solutions

Chacun des quatre rapporteurs a présenté les conclusions des quatre questions discutées à chaque table.

Avant la présentation du projet ACTIV, les participants ont été invités à se présenter et à décrire leur travail. 

Par la suite, ils ont pu former 4 groupes de 5 à 6 personnes pour répondre à 4 questions : 

  • Pourquoi le soutien reçu par les femmes victimes de violence domestique ne suffit-il pas à leur insertion professionnelle ?
  • Comment impliquer/travailler avec les entreprises ?
  • Comment développer des synergies entre les différents acteurs impliqués dans le processus ?
  • Que peut apporter la boîte à outils ACTIV ?

 Chaque participant a eu 5 minutes de réflexion et ensuite 15 minutes de discussions en groupe. Enfin, les rapporteurs ont retranscrit les solutions apportées. 

Les solutions proposées 

COMMENT IMPLIQUER/TRAVAILLER AVEC LES ENTREPRISES ?

  • Conclure des accords avec les entreprises afin d’embaucher des femmes victimes de violences conjugales. 
  • Prévoir des exonérations fiscales pour les entreprises qui embauchent des victimes de violences conjugales.
  • Préparer un guide à destination des entreprises avec les particularités des victimes 
  • Sensibiliser la direction de l’entreprise aux violences conjugales – utiliser des témoignages, des statistiques, etc.
  • Impliquer des volontaires au sein des entreprises pour visiter les centres et rencontrer les victimes 
  • Les entreprises devraient engager un spécialiste des questions sociales
  • Former la victime dans un certain domaine pour qu’elle soit embauchée dans les entreprises.

POURQUOI L’AIDE REÇUE PAR LES FEMMES VICTIMES DES VIOLENCES CONJUGALES N’EST-ELLE PAS SUFFISANTE POUR LEUR INSERTION PROFESSIONNELLE ? 

  • Créer des emplois dans les entreprises tout en maintenant la confidentialité pour les victimes de violences conjugales
  • Créer une meilleure collaboration au niveau institutionnel, des départements d’assistance sociale, des entreprises, des écoles, jardins d’enfants, sur des besoins spécifiques précis
  • Faire des campagnes d’information beaucoup plus précises sur la situation réelle des victimes dans la société
  • Les entreprises doivent offrir des cours de qualification / reconversion pour les victimes de violences conjugales.
  • Information des entreprises sur les problèmes des victimes 
  • Facilités fiscales pour les entreprises qui apportent un soutien aux victimes 
  • Entreprises proposant des programmes extrascolaires pour les enfants des victimes 
  • Il n’y a pas assez de services sociaux, de jardins d’enfants, d’écoles avec des heures de travail prolongées pour aider les victimes de violences conjugales
  • Motiver les victimes de violences conjugales à conserver leur emploi sur de longues périodes 
  • Création d’un service d’évaluation des compétences
  • Création d’un guide avec tous les cours professionnels pour une seconde chance, écoles de qualification
  • Cours de formation gratuits qui aideront les victimes à trouver un emploi 
  • Proposition législative visant à créer une classification spéciale dans l’allocation chômage pour les victimes de violences conjugales et à accorder des facilités fiscales aux employeurs qui créent des emplois pour ces catégories
  • Mise à disposition d’un suivi psychologique gratuit par les institutions publiques pour les victimes 
  • Changement de la mentalité générale des structures publiques et des entreprises dans le sens d’une meilleure compréhension des spécificités des victimes de violences conjugales
  • Adapter les services aux besoins particuliers des victimes
  • Orientation professionnelle pour comprendre les responsabilités d’un emploi
  • Guide – Création d’une base de données actualisée de tous les services sociaux offerts par les organisations publiques et privées
  • Création d’un groupe de travail entre les ONG et les institutions publiques pour soutenir les femmes

COMMENT DÉVELOPPER DES SYNERGIES ENTRE LES DIFFÉRENTS ACTEURS IMPLIQUÉS DANS LE PROCESSUS ?

  • Les partenaires sociaux doivent travailler ensemble au développement de services sociaux pour les victimes de violences conjugales 
  • En organisant des réunions de travail régulières, en créant des groupes de discussion, en échangeant des expériences entre ONG et entreprises
  • Création d’un guide pour les services sociaux privés et publics à Bucarest – Ilfov
  • Penser un groupe de travail une fois par mois, avec des discussions sur des cas concrets ou des sujets d’intérêt commun, avec des réunions physiques sur des échanges d’expériences plus fréquents (cela permet aussi de connaître les personnes derrière le téléphone ou les institutions publiques ou privées et de renforcer les collaborations)
  • Augmentation du nombre d’accords de collaboration entre institutions.
  • Campagnes médiatiques pour soutenir le développement de partenariats
  • Créer une plate-forme de travail commune
  • Introduire des normes de travail / procédures de travail au niveau des institutions publiques 
  • Changer la législation pour mieux tracer les allocations familiales afin qu’elles soient effectivement allouées à la mère et les enfants et non à l’agresseur. 

QUE PEUT OFFRIR LA BOÎTE À OUTILS ACTIV ? 

  • Guide des services à destination des victimes qui comprend des recommandations et des étapes clés dans le parcours de sortie des violences. 
  • Des modèles de bonnes pratiques, des témoignages de victimes qui ont réussi à sortir de la situation de crise.
  • Quelles étapes à suivre quant à l’inclusion sociale des victimes de violences conjugales
  • Sensibiliser à l’impact des violences conjugales sur les enfants, la famille, la société afin que chacun comprenne qu’il s’agit d’une question d’intérêt général.
  • Méthodes de prévention des violences conjugales
  • Coordonnées des conseillers, services sociaux, institutions d’aide aux victimes
  • Recensement et information sur les entreprises qui emploient des victimes des violences conjugales

Conclusions

Les échanges ont été très dynamiques et très appréciés par les participants car ils ont tous pu exprimer leurs opinions. Après deux ans de mise à l’arrêt des événements sociaux, les participants étaient heureux de se retrouver et échanger sur la question de réinsertion socioprofessionnelle des femmes victimes de violences conjugales, un défi pour tous. 

En Roumanie, le plus grand enjeu est l’implication des entreprises dans le soutien aux femmes victimes de violences conjugales. Les entreprises n’ont pas conscience de l’impact des violences conjugales sur leur structures. Pourtant, les collaboratrices touchées ont une plus faible productivité, sont souvent absentes du travail, etc.

L’aide apportée aux victimes de violences conjugales par les institutions de l’État, les directions de l’assistance sociale des secteurs, l’Agence nationale pour l’égalité des chances (ANES) a été largement discuté. L’ANES a annoncé qu’elle avait ouvert plusieurs centres de conseil dans tous les comtés. Malheureusement, beaucoup d’entre eux ne sont pas encore fonctionnels.

A la question de savoir ce que le toolkit ACTIV peut offrir, les participants ont fait référence aux informations qui devraient être contenues (coordonnées, base de données, etc.) plutôt qu’à la forme, à la manière dont ce toolkit devrait être.

Lors des présentations et discussions finales, les participants ont discuté de la nécessité de sensibiliser et d’impliquer les entreprises dans le soutien aux victimes de violences conjugales, en créant un guide à envoyer à toutes les entreprises, en accordant des facilités fiscales aux entreprises qui embauchent des victimes des violences conjugales et en créant des emplois dédiés.

Enfin, une autre question qui a fait l’objet d’un débat intense a été la nécessité de créer une base de données/un guide comprenant les services sociaux disponibles et un guide contenant des instructions que les victimes peuvent suivre pour se réintégrer dans la société.