Définitions

Travailler au niveau européen, considérant des contextes culturels et linguistiques différents, peut entraîner des difficultés de traduction des concepts utilisés, d’autant plus quand on s’intéresse aux enjeux liés au genre et aux violences. Une préoccupation majeure du projet ACTIV est la bonne compréhension des principaux termes utilisés, tels que « violences à l’égard des femmes”, “violences basées sur le genre”, “violences domestiques”, “violences conjugales” ou encore “violences intimes”.

Chacun des partenaires du projet ACTIV utilisera les termes les plus couramment utilisés dans son pays pour désigner la violence exercée par le partenaire ou ex-partenaire sur les femmes.

En français, nous parlons de “violences à l’égard des femmes” et de “violences basées sur le genre”. Mais nous éprouvons quelques difficultés à traduire la notion de “violences domestiques”. En effet, selon la  Convention d’Istanbul :

– “le terme « violence à l’égard des femmes » doit être compris comme une violation des droits de l’homme et une forme de discrimination à l’égard des femmes, et désigne tous les actes de violence fondés sur le genre qui entraînent, ou sont susceptibles d’entraîner pour les femmes, des dommages ou souffrances de nature physique, sexuelle, psychologique ou économique, y compris la menace de se livrer à de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou privée” ;

– “le terme « violence à l’égard des femmes fondée sur le genre » désigne toute violence faite à l’égard d’une femme parce qu’elle est une femme ou affectant les femmes de manière disproportionnée” ;

– “le terme « violence domestique » désigne tous les actes de violence physique, sexuelle, psychologique ou économique qui surviennent au sein de la famille ou du foyer ou entre des anciens ou actuels conjoints ou partenaires, indépendamment du fait que l’auteur de l’infraction partage ou a partagé le même domicile que la victime” ;

Parler de « violences domestiques » peut parfois mener à un amalgame avec la notion de « violences intrafamiliales », en ce compris, par exemple, les violences entre parents et enfants. Cela peut aussi tendre à enfermer la femme dans son foyer, alors que nous savons que les violences peuvent dépasser cette sphère privée. 

Ainsi, il est communément admis de parler de « violences conjugales ». Il convient tout de même d’attirer l’attention sur l’importance de ne pas se limiter aux partenaires qui partagent actuellement leur vie, et de considérer les violences faites par un ancien partenaire ou conjoint, comme cela apparaît dans la définition de la Convention d’Istanbul. C’est pourquoi nous utiliserons également parfois le terme de « violences entre (ex-)partenaires ».

Par ailleurs, en français, l’utilisation du pluriel ou du singulier permet de mettre l’accent sur les différentes réalités du phénomène. En faisant référence aux « violences conjugales », on fait le choix de souligner le caractère multiforme des violences : verbales, psychologiques, physiques, sexuelles, économiques, administratives, sociales et les cyberviolences. Alors qu’en parlant de « violence conjugale », on renvoie à l’unicité du phénomène qui est partagé et général (source: https://www.lamirabal-tremplin94.org/violences-au-sein-du-couple). 

Pour finir, il est important de souligner que le projet ACTIV se concentre sur les violences à l’égard des femmes ou des personnes qui se considèrent femmes, mais les partenaires reconnaissent qu’il existe des violences domestiques contre les hommes et les autres membres de la famille. Néanmoins, les activités et ressources de ce projet se limitent aux femmes, en raison des besoins spécifiques de chaque groupe que ce projet n’a pas les moyens de traiter.